Escapade Créole - Goût VANILLE et Parfum de RHUM (11)
à SAINT-ANDRE, (gros village situé sur la Côte Nord-Est de l'île), l'exploitation de vanille de la famille ROULOF, n'est pas un musée, ni un site touristique bien léché, il s'agit ici d'une vraie exploitation en activité.
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Le jour de notre passage c'est Madame Roulof que nous avons accompagnée dans les champs derrière la maison pour une visite de terrain, pleine d'anecdotes vécues : nous avons appris tout, des techniques de fécondation manuelle qu'elle pratique, de la différence entre la culture de la vanille en sous-bois ou en serre...
Comme son mari M.Roulof est l'un des derniers producteurs à Saint-André (2 t.annuel), c'est un des rares endroits où l'on peut voir les gousses in situ et visualiser tout le cycle.
A l'issue de la visite, possibilité d'acheter de la vanille dont on peut se régaler aujourd'hui à la maison ! et quelle odeur...
Cette épice de luxe ne fut qu'une plante ornementale, avant qu'un jeune esclave, Edmond Albius, mette au point la fécondation manuelle en 1841. A ce sujet mon guide favori le Routard raconte :
Le gosse à la gousse Edmond Albius (1829-1880) est un esclave de 12 ans quand il découvre le procédé de la pollinisation manuelle de la vanille et ouvre ainsi la voie à son exploitation agricole. La vanille sauvage avait bien été rapportée de Guyane, mais pas l'insecte qui la féconde naturellement. Edmond ne tirera aucune gloire de cette découverte, car on ne peut alors permettre qu'un esclave dépasse ses maîtres. Il passe 3 ans au bagne pour une histoire de vol, puis vit modestement et meurt dans la misère. Peu de rues portent son nom, son histoire reste mal connue, et pourtant la Réunion lui doit beaucoup.
Raison supplémentaire pour en reparler ici, au Salon ;-)
La ville de Saint-André accueille une importante population d'origine tamoule. Après 1848 et l'abolition de l'esclavage, les "engagés" venus d'Inde y affluèrent, centre d'une région sucrière très importante. Ils s'y sont implantés, contribuant au développement économique de la zone. Témoins de cette composante ethnique, 4 temples tamouls à l'architecture colorée, dont le fameux temple le "Colosse" considéré comme le plus important de l'île.
Et pour terminer la balade à Saint-André ; On ne peut pas éviter de déguster un tit rhum du pays, mais avant il faut savoir de quoi on cause ;-)
Une visite riche en odeurs et en couleurs pour comprendre toutes les techniques de fabrication, du secret de l'élaboration des flaveurs à l'art du vieillissement.
La distillerie de SAVANNA et la sucrerie de Bois-Rouge
Côté sucrerie, on assiste à la réception des cannes, la manipulation, l'extraction des jus, le traitement, les évaporations, la cristallisation, le séchage, l'unité de fabrication des sucres spéciaux... Très impressionnant, et il faut savoir que cette mécanique bien huilée permet de produire près de 900 t./jour durant la saison de récolte !
Pour la distillerie, on observe la partie fermentation, la distillation et le vaste chai où le rhum vieillit dans d'anciens fûts de cognac. Ici on produit des rhums dits "de sucrerie" issus de la fermentation de la mélasse, qui donneront des rhums légers ou de grands arômes ainsi que des rhums agricoles, issus de la fermentation du jus de canne.
A noter que l'odeur d'alcool est due à la "part des anges", joli nom pour évoquer, l'évaporation naturelle du rhum pendant le vieillissement. Malgré tout, la maison arrive à produire plus de 60 000 bouteilles par an ! Après avoir jeté un oeil à la mise en bouteille et à l'étiquetage, direction la boutique pour une dégustation bien méritée. Et mon Routard d'en rajouter ; Donne du Rhum à ton homme...bonne route mesdames !
Charrette, 3 litres de celui-ci est, ce que nous avons rapporté de l'île, pour faire des tites préparations "rhums-arrangés Maison" qui sont actuellement en phase de macération ;-)
On ne le rappelera jamais assez :
L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION
N'oubliez pas de cliquer sur les images pour les agrandir
Source : infos textes, Guide du Routard 2011
Photos : M.Okan et Chantal H.